Dimanche soir Mylène était l’invitée du JT de TF1 présenté par Anne Claire Coudray. Mylène aura abordé le sujet du film Ghostland mais également de son nouvel album dont la sortie serait prévue à l’automne 2018.
Anne-Claire Coudray : Merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation, alors si ce film est déjà un phénomène c’est présicement parce que vous y tenez un rôle et je voulais montrer quelques images avant de vous laissez la parole. Vous allez assister à une avant-première demain au Grand-Rex à Paris, regardez ces fans qui sont déjà là, certains ont posé des jours de congés, certaines envisageaient même nous disaient-elles, de rester toute la nuit pour pouvoir vous apercevoir demain soir, est-ce que vous êtes surprise, toujours, de ce que vous déclenchez ?
MF : A chaque fois surprise, comblée, heureuse… et je pense que demain sera une soirée assez incroyable. Pour moi aussi.
ANC : Alors vous avez une double actualité cette année, vous avez ce nouvel album que les fans attendent avec impatience, on connaît seulement le premier single puis vous avez ce film, c’est un hasard, puisque vous vous faite relativement rare, est-ce que c’est le hasard du calendrier ou est-ce que ce métier vous manquez…
MF : Absolument rien de préméditez si ce n’est que oui, ce métier me manque terriblement, j’ai très envie de revoir le public, de remonter sur scène, de faire un album, d’écrire, bien sûr…
ANC : Alors on va parler de cette créativité et de cette place à part que vous avez dans l’univers artistique français, après ce reportage. (ndlr. Diffusion d’un reportage)
Feder : Le fait qu’elle ose tester dès nouvelles scènes, un nouveau genre musical, moi je trouve ça fort parce qu’il y a peu d’artistes aujourd’hui sur la scène française qui est capable de faire ça, de prendre des risques…
Pascal Laugier : J’ai découvert en la dirigeant sur le clip City Of Love que Mylène était peut-être d’ailleurs avant-toutes choses une comédienne. Cinéastre c’est mon métier, c’est un truc que je repère tout de suite, il y a un rapport au regard, à l’angle de caméra, la perception de la lumière, cette façon qu’elle a de proposer des choses…
ANC : Alors on rappel que ce film est interdit au moins de 16 ans, pourquoi vous avez eu envie de jouer dans un film d’horreur et finalement pas dans une comédie romantique ?
MF : Alors c’est drôle parce qu’on parle souvent d’un film d’horreur ou un film de genre et dans le fond je vous dis peu importe le genre. J’ai rencontré moi un réalisateur qui est exceptionnel. Je vais me permettre de dire que c’est un putain de réalisateur, vraiment ! Et puis il y a un scénario est absolument remarquable, quand j’ai découvert à la lecture ce scénario je ne pouvais plus le laisser et c’est vrai… j’ai dis immédiatement je veux faire ce film.
ANC : Un film qui a d’ailleurs eu plusieurs prix au festival de Gerardmer…
MF : Oui, trois prix, et le prix du public ce qui est assez fondamental et essentiel.
ANC : Vous dites que ces films d’horreur vont chercher les peurs les plus intimes des spectateurs que c’est ça aussi qui vous intéresse.
MF : Ecoutez, depuis que je suis enfant, si je puis dire en tous cas depuis que j’ai découvert la lecture, j’ai toujours adoré les contes, les contres cruels et jusqu’à ce jour je continue de découvrir ces contes. Je crois qu’on a tous, j’allais dire presque, une envie de se faire peur, oui. Mais ce film, avant tout, est un film je crois, enfin que je pense, intelligent. C’est un film qui a un fond, qui a une forme certes, mais qui a surtout un fond, un propos, qui est intelligent et remarquablement filmé et voilà… C’est un très très bon réalisateur, je suis vraiment très très fière d’avoir fait ce film.
ANC : Alors c’est votre deuxième film seulement et pourtant vous avez fait le cours Florent quand vous étiez plus jeune…
MF : Oui.
ANC : Pourquoi n’avez vous finalement pas choisi le cinéma ?
MF : C’est le hasard de la vie, ou j’allais peut-être dire le destin, et j’ai rencontré Laurent Boutonnat à cette époque quand je suis sortie du cours Florent et nous avions…
ANC : Et vous avez choisi la chanson…
MF : Oui… mais un amour commun pour le cinéma quand même, c’est ce pourquoi nous avons fait ces clips qui sont des clips très longs avec cet amour du cinéma, de l’image…
ANC : Alors c’est vrai que dans les années 80 vous révolutionnez même le genre vous êtes… pionnier sur ce terrain là, qu’est-ce qui vous donne cette envie là ?
MF : Là encore je vais me répéter c’est l’amour du cinéma et puis Laurent Boutonnat a réalisé un premier long métrage. Je crois qu’il l’a réalisé à l’âge de 16 ans, et voilà…
ANC : Il vous a embarqué dans cette créativité…
MF : Il m’a embarqué dans cette première histoire, dans un film que j’avais beaucoup aimé, qui n’a pas rencontré son public, néanmoins c’est un film que j’ai beaucoup apprécié.
ANC : On parlait de vos clips mais vous vous êtes aussi créé un personnage, presque un personnage de film que vous incarnez sur scène et qui est loin, très loin, de ce que vous êtes dans la vie ?
MF : Je ne pense pas. J’ai l’impression d’être moi-même. Maintenant il y a les artifices, effectivement quand on est sur scène il y a du maquillage, éventuellement une coiffure extravagante ou non et puis il y a une mise-en-scène mais dans le fond c’est toujours moi qui suis là.
ANC : C’est vrai que la grande surprise pour les fans, dans ce film d’ailleurs, c’est que l’on vous voit d’ailleurs presque comme Madame « Tout le monde » si je puis dire sans fard, dans artifices, vous êtes une mère de famille, est-ce que ça aussi c’était une nouveauté pour vous ?
MF : Là c’est parce que je joue la mère de famille, je suis la Pauline du film, je suis celle qu’a imaginé Pascal Laugier et c’est une mère qui est célibataire, qui a deux adolescentes, un peu décalée, et c’est une mère, oui…, qui a très peu de maquillage et qui est une femme de la vie de tous les jours.
ANC : Vous avez eu besoin ou l’impression de vous mettre à nu ? Plus à nu que dans vos spectacles ?
MF : C’est-à-dire que je maîtrise moins les choses, si je puis dire, mais c’est aussi intéressant que de se livrer. Moi je suis partie dans cette aventure parce que c’était le désir avant tout d’un méteur en scène.
ANC : Alors il paraît que c’est vous qui êtes allé le chercher ce réalisateur, vous lui avez écrit, et dîtes moi si je me trompe, un petit SMS Tu n’aurais pas un petit rôle de folle pour moi ?
MF : C’est vrai
ANC : Est-ce que c’est comme ça que vous vous voyez ?
MF : Alors d’abord je l’ai appelé pour réalisé un clip parce que je pensais qu’il pouvait vraiment faire quelque chose d’incroyable et il a fait quelque chose d’incroyable pour moi, pour la chanson City of love et puis bien plus tard dans un moment peut-être, je sais pas, d’abandon ou de détresse, ou je ne sais quoi, de grand vide. Et il me parlait souvent de son projet, et j’avoue que j’étais très attiré par son histoire déjà et je lui ai dit, je lui ai envoyé un SMS je crois à 2h du matin, et je lui dis dis-moi tu n’aurais pas un rôle de folle n’imaginant pas une seconde qu’il allait me répondre oui bien-sûr ! mais voilà, spontanément, il m’a dit bien sûr pas une rôle de file, tu l’as déjà fait (rires). Mais j’ai un rôle pour toi, le rôle donc de Pauline la maman de ces deux jeunes filles.
ANC : Alors je disais en titre que vous mettez vos fans au supplice, vous avez diffusé un premier single d’un futur album est-ce que vous pouvez nous dire la date de sortie de cet album ?
MF : Je n’ai pas la date de sortie de cet album mais ce sera pour l’automne en tous cas. Je suis en train de travailler, toujours, sur cet album. Il y aura un deuxième extrait.
ANC : Alors un album qui ne vous ressemble pas ou qui ne ressemble pas à ce que vous faites d’habitude, très electro, une voix beaucoup plus grave. Là aussi vous aviez envie de vous mettre en danger quelque part ?
MF : Mais là encore c’est une rencontre avec justement ce compositeur, DJ Feder, qui est un amour d’homme, et qui a beaucoup de talent. C’est quelqu’un qui a un univers, je trouve, assez dark et sexy. Donc c’est quelque chose j’espère qui me ressemble.
ANC : Je voulais vous soumettre, aussi, une réflexion ou une phrase, une très jolie phrase, qu’à eu pour vous Johnny Hallyday un jour, il a dit que vous étiez son équivalant féminin puisque vous êtes la seule chanteuse à avoir rempli un Stade de France. D’abord qu’est ce que vous en pensez et comment vous expliquez l’ampleur de la communauté des fans que vous partagez avec lui d’ailleurs ?
MF : Alors je ne l’explique pas pour moi même. Je suis toujours étonnée, c’est incroyable. J’ai une vie incroyable, je l’avoue, j’ai beaucoup de chance d’avoir ce public parce qu’avant tout ce sont certes des fans mais c’est un public. Et quand à Johnny Hallyday c’est très flatteur pour moi, peut-être trop flatteur d’ailleurs. Mais je crois que nous avons en tous cas, en commun, l’envie de faire des spectacles qui puissent émerveiller, créer une émotion très très forte, pas laisser indifférent.
ANC : En tous cas Ghostland ne laisse pas indifférent, un film qui sort mercredi sur les écrans. Merci infiniment…
MF : Merci à vous.
ANC : …d’avoir accordé cette interview Mylène Farmer.
MF : Merci à vous et j’aime vraiment, vraiment ce film, j’espère que… (rires)
ANC : Qu’il rencontrera un grand succès. Merci.
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